
Intro
Motherland. Pandora
Exposition collective
—
Commissariat avec Masasam
Exposition collective présentée dans le cadre de la X Édition du Festival International de Photographie de Rome à l’Académie d’Espagne à Rome.
Les photographes Sergi Cámara, Héctor Mediavilla, Alfonso Moral et Fernando Moleres, qui forment le collectif Pandora, apprivoisent la notion de « Motherland » à partir de la pratique de la photographie documentaire. Une photographie comprise non comme miroir doté de mémoire, non comme réplique du monde mais comme artéfact, comme instrument capable de construire ses propres références et qui donc nous offre la possibilité d’amorcer un discours sur le monde, de le recréer en le dotant d’autres significations. Nous observons trois grandes problématiques qui traversent tous leurs travaux. La première s’interroge sur la notion de Frontières, la seconde se faufile dans les mouvements, les déplacements, l’immigration et l’émigration d’une grande partie de la population dans l’actualité et ses conséquences, et finalement, la troisième pénètre dans les tripes des villes contemporaines.
Leur motherland se trouve ainsi situé dans la réflexion nécessaire sur notre place dans le monde à partir d’une position de dénonciation et d’alerte. Un monde où le je passe inéluctablement par le nous, par l’interconnexion avec les autres. Les photographes de Pandora nous invitent à nous approcher à l’autre parce qu’ils comprennent que « l’un peut seulement se construire à travers l’autre, à travers la différence. La différence n’est pas quelque chose opposée à l’identité, au contraire elle lui est absolument nécessaire. » C’est pour cette raison que leurs images s’articulent sur un regard qui n’est ni condescendant ni ethnocentrique, mais au contraire sur une dénonciation claire. Dénonciation de l’injustice, de la violence, de la souffrance qui arrive à son apothéose quand ils s’introduisent dans les viscères de certaines mégalopolis contemporaines. Pandora laisse entrevoir, en guise de conclusion, son refus de ce modèle de ville, où justement l’autre et le propre je se dissipent, se perdent dans la masse compacte, où ils déambulent à travers ces non lieux. Un espace, qui comme l’a si bien expliqué Augé, « ne crée ni identité ni relation, mais solitude et similitude. »
Ainsi, le lieu auquel se sentent lié ces photographes et duquel ils désireraient que tous, leurs photographiées comme leurs spectateurs, fassent partie, est une terre qui s’alimente de la rencontre, de notre construction avec l’autre
Œuvres


















Exposition
23 septembre au 26 octobre 2011, à l’Academie d’Espagne à Rome, Italie







Video
MÉGALOPOLIS 6′
Pandora est un collectif de photographes composé par Sergi Cámara, Héctor Mediavilla, Alfonso Moral et Fernando Moleres. Depuis leur constitution en 2007, ils développent des projets aussi bien individuels que collectifs à partir de la pratique de la photographie documentaire, comprise non comme un miroir doté d’une mémoire mais comme un instrument capable d’amorcer un dialogue avec le monde. Un de ces projets est « Mégalopolis » formé par différentes séries, appartenant à chaque photographes, qui pénètrent dans les tripes de quatre grandes villes contemporaines et où leurs regards s’entremêlent pour aborder ensemble le concept de mégapole contemporain, au delà de chaque ville individuelle.
Ces agglomérations où nous plongent les photographes de Pandora sont toutes différentes les unes des autres, appartenant même à des latitudes opposées, quelques unes latines d’autres orientales, cependant elles sont toutes assombries par la hauteur et la densité de leurs édifices, où les hommes et les femmes venues de toutes part du globe cherchent à se faire une place. On ne discerne pas dans quelle partie du monde on se trouve. La seule chose que nous percevons c’est que nous sommes face à un modèle de ville où l’autre et le je se dissipent, se perdent dans la masse compacte et déambulent à travers ces non lieux, comme peuvent être le métro ou les grandes gares. Un espace qui, comme l’a expliqué Augé « ne crée ni identité singulière, ni relation, mais solitude et similitude ». Une ville – type sur laquelle, sans aucun doute, Pandora souhaite que nous nous interrogions et où nous respirons indéniablement son rejet.
Ainsi si nous regardons de près leurs œuvres nous comprendrons rapidement que le modèle que poursuit Pandora est celui de la rencontre, de l’interconnexion avec les autres ; aussi bien dans leurs images que dans leur idéal de ville. Ce sont des médiateurs qui cherchent toujours à nous conduire au croisement et à nous retrouver comme présence et non comme absence.
Photographies : Sergi Cámara, Héctor Mediavilla, Fernando Moleres et Alfonso Moral
Réalisation : Masasam
Montage : David de la Rosa. Dedo Gordo- www.dedogordo.net(link is external)
Musique : Contain. Plastikman et Um Dia No Amazonas. Nana Vasconcelos
© Masasam / 2011
Projection réalisée à l’occasion de l’exposition « Motherland » commissaires Sandra Maunac et Mónica Santos. Masasam
Organisée par : L’Académie d’Espagne à Rome dans le cadre de la X Édition du Festival International de Photographie de Rome